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Prolégomènes à la vie vraie

4. Destin providentiel

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Suggestion d'intitulé: "Le syndrome d'aboulie générale ou que faire quand il n'y a plus rien à faire, suivi de Petit traité d'aquoibonisme". Au chapitre "Quand il n'y a plus d'espoir", à quoi peut-on s'attendre? À mon avis, c'est là que se distinguent foi et espoir: celui qui a la foi n'a plus besoin d'espoir, il agit comme si l'absolu lui tendait les bras. Il faut rapprocher ça du parcours vital du kairos reproductible: à partir de la solution providentielle jusqu'à l'automatisme obsolète, en passant par l'optimisation et la banalisation du miracle au quotidien.

En termes providentialistes, que signifie l'expression "attendre son heure" ?
Pour tout découvrir de l'Univers, on serait porté intuitivement à croire qu'il suffit d'aller de Alpha jusqu'à Omega. Malheureusement, il semblerait que cette solution soit simpliste et ne s'applique qu'à un univers fini (autrement dit quand la solution n'est pas à découvrir mais à retrouver, ce qui pour un providentialiste revient au même puisqu'il a une vision terminale et donc rechigne aux trouvailles). L'esprit enfantin de la découverte empirique se fie au hasard afin de dénicher la perle rare qui se niche nécessairement dans un recoin du monde que l'esprit systématique néglige par principe et que l'explorateur est venu frôer l'autre jour par inadvertance. Il a trouvé l'expérience intéressante et le savant ayant souhaité la reproduire en a retiré une découverte qui l'a conforté dans l'impression de fécondité du principe contre-intuitif (et pourtant intuitivement attirant) selon lequel seul le hasard permet de faire le tour des choses sans oublier l'improbable dans ce sacré Univers à la fois plein de surprises mais tout compte fait inexplicablement prévisible.

Donc au fond, le savant est tout aussi superstitieux et tout aussi peu à l'abri de l'autosatisfaction que n'importe qui concernant son exhaustivité exploratoire. D'ailleurs, on le verrait bien rejoindre le providentialiste dans sa façon d'estampiller tout événement "destin rétrospectif", incorporant éventuellement toute erreur dans la catégorie "à exploiter", respectivement comme une énième épreuve sur le chemin qualificatif à l'examen final. La vie serait une grande école dont Dieu représenterait la figure paternaliste du vénéré doyen. C'est quand la récré ?

Comment penser lorsque tout tourne comme sur des roulettes directement importées du meilleur des mondes possibles autrement qu'en termes providentialistes ? Gardons pour le prochain tournant mal négocié la terminologie fataliste réservée au destin ! Difficile de s'extraire du fatras superstitieux déposé en nous par les millénaires... Advienne que pourra !

En creusant un peu plus dans la philogenèse du savoir on devrait trouver entre foi et espoir quelque chose de plus pragmatique, comme une attente, l'embryon de la connaissance empirique. C'est peut-être à partir de là que le savant s'émancipe. En tout cas inutile de demander à ma copine: apparemment elle ne sait pas ce que c'est. Elle a dû tomber dedans quand elle était petite !

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Itinéraire d'une quête philosophique curieuse de ses propres racines: la pensée comme fleur neuroponique et son rôle écologique dans la sphère humaine.
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