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Prolégomènes à la vie vraie

5. L'impératif absolu sauce aigre-douce

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Principe des principes, celui qu'il est impératif de retenir en partant de n'importe quel autre, appelé à se déclencher comme un "oui mais, bon quand même, et alors", c'est un dispositif qui s'insère naturellement dans tous les processus catégoriques du vivant: la rétroactivité. Couplée à l'homéostasie, on a vraiment les deux manettes de l'évolution (omission faite des mamelles et des menottes qui regardent la brigade des mœurs). Du point de vue moral justement on assistera à une exubérance concomitante de vices et de vertus, conformément à l'ordre vital d'apparition des principes, où sévissent notoirement interchangisme et transformisme.

Ainsi, concernant la rétroactivité, il est essentiel de garder à l'esprit qu'elle présente deux visages: l'encouragement et le découragement. Si l'on tient à vivre une vie pleine, on optera de préférence pour le premier qui offre une apparence plus avenante, même quand il s'agit d'inviter à la précaution. Il est en effet de bon ton en société d'encenser l'esprit "positif", mais on néglige souvent son insouciance crasse et son allégeance aveugle aux mots d'ordre: il n'est pas rare de le voir prendre le chemin de l'autodestruction par pure imbécilité moutonnière, état infra-mental malheureusement contagieux. "Malheureusement", à moins que l'annihilation de l'espèce ne soit le but recherché, dans ce cas on est en présence d'un machiavélisme métaphysique qui dépasse le commun des mortels dont je suis, et auquel ne s'applique plus aucune valence morale. On ne pourra que conjecturer une éventuelle conversion de notre Mentor céleste dans sa divine prédilection pour le genre humain (un écomaticien, spécialiste en écologie informatique, parlera d'optima locaux et s'interrogera sur la pertinence d'un vecteur suprême de l'évolution). Bref, méfions-nous de la pensée positive ! Elle fait des dégâts dans les rangs des esprits réfléchis.

Aussi à tous ceux qui ne parviennent pas à se figurer le bon côté des choses je suggère donc : ne dramatisons pas, et vérifiez plutôt vos semelles, si ça se trouve elles pataugeaient dedans. De toute façon, pour ce qui est du stéréotype positif avec son sourire plein aux as, irradiant la niaise intelligence et l'indécrottable bonne humeur de l'arrivisme vulgaire, on peut lui prédire sans férir un ravalement de façade inopiné. Déjà lui pend au nez un nouveau défi à la mesure de son ineffable confiance foncière: "où est mon masque?", "rendez-moi mon masque!", "Ah, le voilà, merci Zoro..." (Batman, Merlin, Gengis Khan ou un autre il y a le choix de la panoplie). Ici devrait s'insérer une réflexion sur le droit et le mérite; sur la légitimité et la crédibilité. Et également sur la difficulté qu'éprouvent certaines personnes à assumer avec un à plomb naturel la moindre prothèse identitaire; et qu'on décèle sous la forme d'une perplexité vertigineuse chez les schizoïdes. By the way, je salue ce bon vieux briscard de Jack O´Lantern.

On vous encourage à ne pas vous décourager! Vous découragerait-on de vous décourager? Je dois avouer que parfois les bras m'en tombent. On me conseille vivement de les garder croisés pour éviter une fastidieuse rééducation. Il est aussi recommandé à titre de sage présupposition de ne pas le prendre sur le ton de la menace. Nous voilà rassurés.

"Ne dramatisons pas" qu'on nous dit... S'il est juste et bon de ne pas désespérer, il ne faudrait pas oublier que c'est au prix de la super superstition téléologique du Plan Cosmique. Il est vrai qu'on adhère spontanément à l'idée goethéenne qu'on peut faire de jolies choses avec les embûches rencontrées sur la route. Faute d'exceller ?

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Itinéraire d'une quête philosophique curieuse de ses propres racines: la pensée comme fleur neuroponique et son rôle écologique dans la sphère humaine.
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